L’analyse de la situation climatique et économique en Afrique met en lumière une dynamique complexe, nécessitant des actions stratégiques et urgentes. Bien que l’Afrique contribue faiblement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit de plein fouet les impacts du changement climatique. Ce paradoxe crée une double problématique : d’une part, la nécessité de répondre à une crise environnementale pressante, et d’autre part, la vulnérabilité économique des pays africains, souvent caractérisés par des cycles de développement fragiles. Le réchauffement climatique en Afrique progresse plus rapidement que dans d’autres régions, entraînant une baisse de la productivité agricole estimée à 34 % depuis 1961, et exerçant une pression croissante sur les systèmes alimentaires. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses prolongées et les inondations, aggravent les crises humanitaires, économiques et sociales à travers tout le continent. En conséquence, les changements climatiques affectent directement la production agricole, tant en termes de quantité que de qualité. Cette situation freine la transformation industrielle de l’Afrique, nécessaire pour évoluer vers une économie créatrice de richesses, capable i) d’assurer la souveraineté alimentaire du continent, ii) de générer des emplois verts, et iii) de valoriser le dividende démographique. Dans ce contexte, il devient impératif de mobiliser le secteur privé afin de renforcer la résilience économique et climatique de l’Afrique.

Le modèle actuel de financement, centré sur l’aide au développement, l’allègement de la dette et les financements internationaux, montre des limites. Le déficit de financement climatique, estimé à 213,4 milliards de dollars par an d’ici 2030, ne pourra être comblé qu’en mobilisant activement le secteur privé. Ce dernier, qui représente près de 60 % du PIB africain et environ 80 % des emplois en Afrique subsaharienne, est essentiel pour générer les investissements locaux et régionaux nécessaires à une transition vers une économie durable. L’engagement accru du secteur privé pourrait également contribuer à réduire la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des financements internationaux, souvent mal adaptés aux réalités locales. Par ailleurs, la transition inévitable de l’Afrique vers une économie verte créerait de vastes opportunités pour l’émergence d’un tissu entrepreneurial dynamique. Dans cette perspective, l’Alliance Panafricaine du Secteur Privé pour une Transition Climatique Juste est envisagée comme un catalyseur clé pour canaliser les investissements vers des projets climatiques innovants. En réunissant les principaux acteurs économiques du continent, cette alliance vise à attirer des financements tout en développant une infrastructure financière capable de soutenir des initiatives adaptées aux spécificités africaines. Des collaborations avec des institutions telles que la Banque Africaine de Développement (BAD) permettront de promouvoir l’industrialisation verte, le développement des énergies renouvelables et la mise en place d’infrastructures durables.

L’accès à l’énergie demeure un enjeu crucial pour le continent. Plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité, et environ 900 millions sont privés de solutions de cuisson propre. Le secteur privé africain a une opportunité unique d’investir dans le développement d’infrastructures énergétiques durables pour répondre à ces besoins vitaux.

La COP29, offre une occasion exceptionnelle pour le secteur privé africain de se mobiliser et de faire entendre sa voix face aux enjeux climatiques. Cette conférence fournit une plateforme unique permettant au secteur privé de participer activement aux négociations visant à définir les contours du Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG). Ce dernier ambitionne de mobiliser des milliards de dollars pour le financement climatique, et il est essentiel d’y intégrer le secteur privé africain au sein d’un écosystème financier mondial, mieux adapté aux réalités du continent.

Le NCQG représente une opportunité pour le secteur privé d’accroître sa participation en plaidant pour des mécanismes de financement plus accessibles et mieux adaptés. De plus, la COP29 cherchera à atténuer les risques d’investissement, souvent identifiés comme des freins majeurs pour les entreprises souhaitant s’engager dans des projets verts. En s’unissant et en parlant d’une seule voix, les entreprises africaines auront la possibilité de négocier des conditions plus favorables, telles que des subventions et des garanties, qui faciliteront leur engagement dans la transition énergétique du continent.

Questions pour encadrer le débat :

  1. Comment mobiliser efficacement le secteur privé africain pour combler le déficit de financement climatique estimé à 213,4 milliards de dollars d’ici 2030 ?
  2. Quel rôle stratégique le secteur privé africain peut-il jouer dans la transition vers une économie durable, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la sécurité alimentaire, du marché carbone et de l’industrialisation verte ?
  3. Comment le secteur privé peut-il mieux s’intégrer dans les négociations sur le Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG) à la COP29 pour influencer le cadre du financement climatique ?
  4. Quelles sont les solutions pour réduire les risques d’investissement, souvent identifiés comme des obstacles pour les entreprises africaines dans les projets d’adaptation et d’atténuation climatiques ?
  5. Quel rôle central l’Alliance Panafricaine du Secteur Privé pour une Transition Climatique Juste doit-elle jouer pour canaliser les investissements privés et structurer une réponse collective face aux défis climatiques en Afrique ?

Programme Provisoire

Séance d’ouverture :

   SE Mme Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable du Maroc

   SE Nigar Arpadarai, Championne COP 29, Azerbaïdjan

Bertrand Piccard, Initiateur et Président de la Fondation Solar Impulse

   James Graber, Directeur des mécanismes de développement durable UNFCCC

Cadrage et Modération :

 

    Mme Hakima Haite, Membre du Comité des nations unies de Zero déchet, Ex Ministre de l’Environnement, Vice présidente de l’accord de Paris, Championne COP 22

 

     M.Walters Tubua, Responsable régional de la CCNUCC, Centre de collaboration régional, Afrique de l’Ouest et du Centre, Secrétariat des Nations Unies sur les changements climatiques

Table Ronde:

   John Mbadi, Ministre du trésor et la planification économique Kenya

   Mme. Paola Francisco Coelho, Ministre de l’Environnement de l’Angola

    Francisco La Camera, Directeur Général de l’IRENA

    Serge EKUE, President de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)

   Abdulrahim Sultan, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de l’Economie Verte (WGEO)

   Peter Odengo, Président AFDAN

    Mme Assia Benhida, Présidente de la Commission Développement Durable, CGEM, Maroc

   Mamadou Sinsy Coulibaly, Président du CNPM Patronat Mali

Synthèse et mot de clôture :

 

   Mohamed NBOU, Conseiller Spécial Climat, Biodiversité et Système Alimentaire

   Adil Youssfi, Expert en Changement Climatique

 

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